images écrites / jennies / _jennired : 1 à 50 / 51 à 100 / 101 à 150 / 151 à 200 / 201 à 250 / 251 à 300 // jenniviolet
1.
23h44.
la Vodka effrenait mon sang.
élise ne pouvait pas savoir que sa trinité de couleurs offrait les prémisses des suites confinées.
à cette heure, il y avait encore l’innocence qui nous remplissait les mains.
plus tard, ne resterait que le vide écho de la lettre E dans mes combats de rue les plus inversés.
2.
il y a des histoires complètes à finir
avant qu’elles ne commencent
à avaler cette semence
ne pas s’engluer dans des vomissures certaines
il n’y a pas de quoi être fier
à perdre son temps
on ne trompe pas son ennui
quelle attention au monde
mais qui me prend au sérieux
dix à la douzaine
rien ne rime à rien
toucher quoi de plus que des yeux
ce qu’il faudrait que j’empoigne
à pleine vie
même mes lettres ne sont
pas écrites.
3.
ciel bleu. relents d’été.
la cigarette qu’il écrase.
il n’a pas dix minutes.
un rire. le tien.
et quoi d’autre?
juste l’histoire d’Hurricane.
where have you been ?
4.
les choix défilent
on enfile des perles pour des colliers
jamais portés on déporte
ses envies entières dans des corps
froids qui ne comprennent pas
qui ne me comprennent pas
la bataille a terminé
ses artilleries sourdes
le E est là
et il m’attend !
5.
mais non je ne t’engueule pas
c’est juste que
de bus en métro
en retard place du capitole
apparition disparition
hésitation
mes lèvres sur tes lèvres
le pont-neuf et ses quelques baisers de pierre
ta distance émise
le cœur j’aurais aimé le vivre
qui l’a vécu? pas moi
les îles d’ailleurs me déciment
on parle créole on chante créole
on boit créole on danse créole
toulouse toujours l’assassine
une troisième couche la deuxième partout encore
et la tienne?
j’aurais aimé sentir ta langue
plus profonde le souffle de mes sens
sur ta peau blanche
mais le vide le silence l’amer
la mer est à sète et les connes pas si lointaines
le ti-punch le ti-punch je ne parle pas
même si des mots sortent de ma bouche
et qu’ils se perdent dans tous les coins
moi je veux des baisers-mots sur
ta bouche pleine
même de mensonges.
6.
place du capitole
quand la nuit glisse
les lumières brillent
petit noël de novembre
je m’attire à une cheville
elle n’a pas réussi à poser ses souvenirs
ce sont les tiens qui s’allument dans mes pupilles
c’est toi qui vrilles
rien ne bouge
le ciel est toujours rouge.
7.
place salengro
musée des augustins
s’esclaffe la garonne
un gomé chez tonton
tes baisers interstellaires
toulouse et ton accent
ton regard électrisant
nos corps qui ne font qu’un
à l’abri des lumières.
8.
il lit un livre elle téléphone
elle lit une autre ville le train en gare
l’horloge brille le wagon est presque vide
à une ville de nos arrivées le ménage est fait
les jolies filles sont descendues à Montpellier
dehors la nuit s’infiltre au bleu
mes yeux ne la verront plus
narbonne a pointé de son mois d’août
j’aurais presque envie qu’elle m’y revienne
même que je peux enlever le presque.
9.
non
je n’ai rien oublié
puisque tout a grandi
mûri dans nos veines
toulouse est loin derrière
ton bleu-vif est noir
la nuit a avalé
toutes nos histoires.
10.
je n’ai que ça des portes
des portes à ouvrir
des portes à fermer
des portes des portes des portes
je n’ai que ça des portes
et il y a tout ce que tu portes encore
et tout ce que tu emportes encore dans le coeur de mon corps.
11.
scinde en moi le café brûlant
au bout de mes lèvres
la même cigarette
au bout de mes doigts
le goût de tes doigts
le goût de tes lèvres
au bout de cette ville
et combien de fois…
12.
il y en a eu de ces nuits
gâchées à attendre
sans que jamais rien ne vienne
pas un seul sourire creusé
ni même un petit bout de craie.
13.
j’aurais voulu t’expliquer mon amour
j’aurais voulu poser les mots justes les mots
simples sur ce brouillon s’excitant
dans mon coeur et qui emprisonne mes raisons les
plus raisonnables
j’aurais voulu manger des pierres pour ne pas
cracher des éthers flous
te dire avec des mots de gauchers
ce qui s’allume dans mes yeux quand mon être
glisse dans les méandres de ton noir
j’aurais voulu t’expliquer mon amour
mais je n’ai rien dit je n’ai offert
que des kilos de silences et des larmes
que tu n’auras encore pas vues
je ne t’ai craché que de la haine
pour ne pas t’insuffler
mon amour mon amour…
14.
de l’autre côté dans ce miroir déformé j’entends
ces voix jamais de cris comme il faudrait pourtant parfois
j’entends les craquements
de tes lèvres j’aimerais joindre plus que
des mains tu vas dormir j’écoute encore de la
musique je n’attends même pas
j’aimerais juste.
15.
elle était là j’aurais pu
guetter une silhouette une ombre
furtive mais il n’y avait qu’à monter les escaliers
et sonner chez elle pour manger son sourire pulpeux
elle était là elle ne m’attendait pas
mais ce soir je dormirai avec
elle il y avait bien trop d’
amour à par-faire.
16.
le temps ne joue plus son rôle
il y a tout l’alcool
d’hier qui tangue dans ma
tasse de café j’ai tout fui
en avant en arrière
se mettre à l’envers
pour tout remettre à l’endroit
et ces lignes moches comme le temps
qui ne joue plus son rôle
je cavale et je dégringole.
17.
finalement quelle différence
entre toi qui me donnes la main
et la sienne contre cette bouche?
j’aime tes bagues.
18.
à chacun ses attentes
j’ai toujours tout mélangé
ces images qui se superposent
toutes ces mains qui se posent
mes lances désespérées
faut-il que je mente
faut-il que j’absente
de ces lèvres gercées
mes désirs en nécrose
mes perditions sont en cause
à chaque perte mes attentes.
19.
c’est ici que tout a commencé
nous n’avons pas traversé les ponts de cé.
20.
il y a des claques qui se perdent
des éjaculations à tenir plus
longtemps plus loin comme des
pieds des mains à lier
comme un fou la foule à fouiller
à détacher à sortir de son contexte
à foutre dans son lit une nuit
ou deux une vie ou trois
des extases ensanglantées
des orgasmes plantées comme un drapeau
dans chaque bouche
et des langues des langues
des langues.
21.
j’avais éteint la mer
prévert a rallumé la lampe
quel incendie embraser?
22.
le printemps en automne
j’aurais presque envie d’appeler
aller s’allonger dans la mer
poser ma tête sur son ventre
nu sourire et puis voilà.
23.
je t’ai entendue pleurer hier
matin de l’autre côté ce mur
qui empêche de dire je ne peux
que te sourire à travers la poussière
tu pleurais
ta voix entrecoupée de l’autre côté
de ce mur
j’ai écouté en silence
et je suis parti
je t’ai entendue pleurer hier.
24.
j’ai accroché
granules dispersées dans les élans du temps
tes yeux ont avalé ma langue
détour pour deux tours
décroche…
25.
c’est plus que du fil à retordre
qu’elle me tend qu’elle me donne
alors qu’elle sait l’envie ardente
qui claque dans mes yeux
mon envie dévalant
dans ses écrins de feu.
26.
j’ai déposé de mes lèvres
sur ta bouche rouge rouge
comme ta robe légère virevoltante
et tes jambes si longues à ne plus voir
la fin de tes cuisses à tes pieds
dans ma main mes mains sur ta peau
mon bleu dans tes yeux maquillés en noir noir
comme tes bas glissant sous mes doigts
sous mes lèvres pleines de baisers
ton visage tout entier tes épaules ton dos
tu n’as pas cru un mot je t’ai laissée
à tes dérives j’ai semé
le vent de tes cheveux à tes cils
tes jambes à n’en plus finir
qui s’y croit?
27.
au bout de la nuit
de ces souvenirs ma bouche
avalant tes seins
tes seins qui fouettent
et le temps qui a détruit tout ça
mes mensonges ta cousine
un putain d’été.
28.
je retiens mon souffle.
mon souffle au coeur
mon coeur palpite.
ton regard bleu
le feu crépite.
29.
putain de dimanche ton silence
face à mon cri courent vers toi
mes tulmutueux désirs toi tu fuis
ton silence la fin des vacances
aux multiples lumières blanches
passant à travers tes yeux
troublant regard bleu
ton silence face à mes mots..
30.
où sont les bras promis les baisers donnés
les caresses et l’écrin des peaux
un lit vide
des cigarettes
des livres à lire
le boulot demain
et ainsi de suite.
31.
il est temps de ne plus
trafiquer la mémoire
et de laisser les
cercles dehors.
32.
je me souviens
de la mer cherchant
mes baisers quand
je crachais mon sang à
pleines veines.
33.
toujours tes mains et l’odeur
de coquelicot
toujours tes mains.
34.
Venezia
à toi
à moi
à nous
au reste
au vent
aux filaments
aux nouveaux soleils.
35.
autour de venise il y a des remparts d’îles
qui ne la protègent pas de la mer mais
où vont s’éterniser les bonheurs
discrets la douceur amie
coulant de mes lèvres des
petits points lumineux par milliers
par milliers qui entourent venise
comme autant de baisers volés
dans le cou d’une fille.
36.
combien d’amours se sont bercées
dans cette ville et dans ses îles
à perdre le cœur au cœur de ses rues
de ses canaux infinis
autant de labyrinthes désormais
amers et combien de ces bercements
s’excitent encore dans les ombres grises
comme au premier jour comme ce premier jour
à venise.
37.
on ne vit qu’une fois même si on vit mal
à force de nourrir des regrets de n’être plus
moi je ne suis qu’une ombre perdue
traînant son spleen de Venise à Milan
symptôme d’un siècle torride?
chaque rôle chaque place
chaque fonction précise
c’est bien moi qui fais le pitre
à ne récolter que le pire
tu me vois aller taper à sa porte?
se voit-elle taper à la mienne
demain jeudi et deux nuits de sommeil.
38.
de barcelone à amsterdam
je reste coincé à venise
dans le froid de ces solitudes
pourpres de ces mots non
prononcés
j’ai des poignards à chaque doigt
elle une gorge à
trancher peut-être
le cavalier est passé.
39.
elles ont découpé l’atmosphère
brisé ces rêveries en pierre
où les flancs se touchaient
de mes corps entiers
quelle tristesse étaler
sur les montagnes invisibles
derrière au loin de Venise
que je ne verrai plus jamais
avec ce voile gris au fond
de mes yeux perdus
qui ne voient plus jusqu’à leur
couleur tristement verte
il y a eu milan il n’y a pas eu
bergame ni vérone et ses
chewing-gums juliette
et roméo où est le roi-lyre
la bergère a poussé ses ailes
de paille envolée dans de
pyrotechniques constellations.
40.
une dernière fois Venise
le vaporetto le soleil timide
le long des maisons coloriées
à la vive
le grand canal le rialto
les rues en dédales
les cascades de ponts
les couples d’amoureux qui n’auront
que cette ville pour miroir-jumeau
piazza san marco la tour de l’horloge
cette française en blanc pendue au téléphone
trop tard
le soleil s’endormant
santa maria della salute
ponte de sospiri quels amoureux
y croient encore?
cette rousse aux yeux verts
en deuil qui perd ses dernières larmes
dans les eaux vertes de la
lagune se promettant d’oublier
jusqu’à la poussière de cet
amour qui ne bat plus et mon
regard qui s’enserre dans
sa fantasmique chevelure
appelant d’autres pays
d’autres villes d’autres
dérives loin de Venise
de l’italie de ses emprises
des amertumes les plus ancrées
une dernière fois Venise.
41.
le jour des départs
je ne t’aurais même pas vue
y glisser un sourire ou plus
dans tes poches sentir tes mains
il pleut
je devais te dire en anglais
mais à perdre le temps..
c’est bien toi qui fabriqueras
ne pas avoir dit les éclairs
les plus concrets
reste cette magique journée à milan
où je parlais avec elle
quand je brûlais pour toi
je me souviens de chacune de tes sentences
de cet accent et du mien
nous avions venise en tapis pour nos baisers
il ne reste qu’un ultime impossible amour
à raccrocher.
42.
plus qu’exclure le choix inclue
et dans la frénésie des arrivées
voilà qu’il s’ouvrait les veines à moi
j’en trouverai écho dans l’autre sens
libéré des fardeaux
voie Z voie 2.
43.
un café-grenadine et ma vie que je te raconte
heure par heure jusqu’à la limite
des mots possibles tu aurais mieux fait de venir
entendre mes sérénades
même si on n’est pas à venise et que venise
est loin derrière
je dors seul je mange seul
je me fais chier tout seul
je fume tout seul
un tas de filles au cul
et un tas de filles derrière lesquelles
courir j’ai mal aux jambes
la ronde des prénoms
qui tournent en rond
les barques il n’y a pas
de princesses qui m’attendent
seulement le sang les connes
ce soir je ne rentre pas chez moi
je rentre chez eux un soir
qui sait je rentrerai chez elles?
j’aimerais bien rentrer chez
toi mais oui je sais la boucle
est bouclée à trop saigner du nez
les espoirs ont crevé dans le couloir
je suis tout seul
sans ventre à respirer
sans cœur à entendre
sans tête à prendre contre soi
même l’ivresse ne remplit plus son rôle
je guette les lumières bleues
ne répondent que les ombres
allô répondeur de messages
en messages
je suis tout seul.
44.
noires spirales
ton souffle tes yeux froids
tes lèvres tièdes
noires spirales.
45.
tu avais oublié de me dire ce qu’elle avait pu dire
j’ai souri immense au milieu des pluies
et l’espoir a recraché ses cendres de regrets
quelque-part
bientôt
yellow and blue sur ma skin
le faire en anglais
who knows ?
you and me.
46.
tu es réapparue
dans les éclats vifs de mes yeux
injustement belle
tu faisais contre-jour au soleil
tes seins propageant leurs lumières
sur les fauteuils rouges
la musique s’est tue
j’avais tout préparé comme toi
avec ton livre dans les mains
mais le grain de sable
le cheveu dans la bouche…
47.
elle est devenue rouge
il y avait son sourire au bout de mes doigts
sa bouche qui mordillait mes yeux
les échos plein d’émerveilles
j’ai laissé ses mains dans mes poches
mes lèvres sur son soleil presque bleu.
48.
les nuits
sont vides
même de
tes fantômes.
49.
à chacun ses insomnies
une nuit ou mille portées à l’infini
de ses déballages à nos mots fous à tendre
rien à voir tout à y prendre
elle mord ma bouche je dors dans ses cheveux
y a-t-il des Lunes au-delà de nos yeux?
50.
le drame ?
il n’y a pas d’Ophélie dans les bras d’Orphée
ne s’écoulent que le temps et ses minutes
ne disparaissent que les disparitions.
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