images écrites / stances
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#stance 1.
septembre n’avait qu’à bien
se ternir. –
#stance 2.
le vent tiède
s’immiscant
entre tes lèvres. –
#stance 3.
rentrée ma langue entre tes lèvres
pour t’ôter les mots
de la bouche. –
#stance 4.
s’en suivait l’irrépressible et oppressante envie
de coller ma bouche à la tienne
pour qu’elle se taise, enfin. –
#stance 5.
cette seconde où tu te dévêtais
de ta robe légère évaporée à tes pieds
où ton corps nu reflétait la lumière
ébahie du matin d’été. –
#stance 6.
dès le réveil
te boire
t’inonder. –
#stance 7.
me tendre
dans
ta bouche
m’étendre
entre
tes lèvres
me répandre
entre
tes cuisses. –
#stance 8.
j’avais mis un peu de distance entre nous :
un océan et
6300 kilomètres. –
#stance 9.
galochons
galochons
galochons indéfiniment. –
#stance 10.
j’aimais l’incohérence dans laquelle tu me plongeais
je me perdais à tes lèvres
je me pendais à tes jambes
éperdument. –
#stance 11.
j’avais
rendez-vous
avec toi
j’aimais que tu sois en retard
je pensais à tes jambes à ta robe
à mes mains glissant dessous
à ta façon d’en être nue
tu étais en retard et j’avais faim
de ta bouche tes seins ta peau
tes cuisses tes doigts. –
#stance 12.
tu dors à côté de moi
les lumières de la ville écrivent sur tes seins
des langages stellaires
au rythme calme de tes respirations. –
#stance 13.
dans ma bouche le goût
de ta peau le goût
de ton parfum le goût
de ton sexe le goût
de ta mouille tes goûts
se mélangeaient. –
#stance 14.
tu dors
j’ai envie de te réveiller ou de
partir tout de suite mais le
premier métro n’est que
dans deux heures alors je
fume à la fenêtre. –
#stance 15.
je sentais déjà l’odeur fine
de sa chevelure ses yeux clairs
sous sa frange la morsure
promise de ses lèvres rouges. –
#stance 16.
entre ses lèvres
soufflait
le sirocco. –
#stance 17.
ôter le
mouchoir
que j’avais délicatement
posé sur toi et
regarder l’amour en face. –
#stance 18.
tu avais rejoint ma nuit
je te regardais dormir
il faisait trop chaud pour me coller à toi
alors je perdais mes mains
dans ta chevelure. –
#stance 19.
la serveuse ne souriait jamais
elle portait sur son visage la suffisance
d’un métier qu’elle n’avait pas choisi –
une parenthèse étriquée. –
#stance 20.
nous étions à la fin de l’été
le genre d’été trop long
qui s’étire de tout son silence
étourdissant. –
#stance 21.
des jambes à traverser
des fleuves serpentant
serpenter dans un long souffle
entre ses cuisses ses seins
son sourire aussi. –
#stance 22.
les cafés faisaient passer le temps
comme si chaque tasse portait en elle
un espoir une empreinte
de ce temps qui fêle mais ne file pas. –
#stance 23.
mais comment lui dire
viens naître sous ma bouche
viens pendre tes jambes à mon cou
viens peindre ton corps de ma couleur blanche
viens laisse-moi cogner à tes dents. –
#stance 24.
l’été a passé
sans incendie sans électricité
à travers corps à travers sable
la mer n’est qu’un océan fermé. –
#stance 25.
il est grand temps
de fondre les masses
découper les foules
convoquer les miettes à table
raccrocher les étoiles
au fond du lit de la mer. –
#stance 26.
les mots étaient lancés
au ciel ricochets sur les
vagues de bitume
marelle d’origamis. –
#stance 27.
juste enfouir ma tête
entre ses seins
et pleurer pleurer pleurer
jusqu’à m’y endormir. –
#stance 28.
ta chevelure
volant dans le vent
à l’arrivée du métro. –
#stance 29.
les rues sont étroites
les filles jolies
un monaco pour le rouge dans le gris
les filles sont étroites et les rues jolies. –
#stance 30.
il n’y avait que
des premiers rendez-vous. –
#stance 31.
l’océan
n’était qu’une
mer ouverte. –
#stance 32.
Vieux-Port la Rochelle
café nuage croissant de soleil
orange bleue livre carnet
les mots lus les phrases écrites. –
#stance 33.
les forêts bordaient l’océan
le sable embrassait les arbres
les feuilles enlaçaient les vagues. –
#stance 34.
j’ai toujours essayé de voir
les petits brins de lumière
parmi les grandes ombres. –
#stance 35.
Pornic
longer l’océan
plonger dans les tumultes de la marée montante
toucher le ciel d’une seule main. –
#stance 36.
l’étale
de pleine mer
tes vives-eaux. –
#stance 37.
la lumière
frétille
le ciel se cache encore
à quelle heure naît le jour ? –
#stance 38.
le ballet des jambes
nues dans le soleil. –
#stance 39.
emmêlons nos rires
dans les chevelures de ciel
les forêts nous peigneront
inlassablement. –
#stance 40.
des cartes postales
des bouées des pelles des râteaux
vestiges de petites enfances
bien trop vite avalées.
#stance 41.
la serveuse avait vingt ans
des boucles d’oreille
une chemise blanche
elle portait son plateau tel un cercle de lumière. –
#stance 42.
la pluie de la mer du Nord
ne tarderait pas à venir
effleurer les rues
de sa lumière sombre. –
#stance 43.
elle est blonde
glissent mes mains sous sa robe
mes doigts en elle
sa langue dans ma bouche
ses seins sur ma peau
mon sexe dans le sien. –
#stance 44.
envie de toi
te coucher
te goûter t’embrasser
t’embraser te dévêtir
te courir te sertir
te jouir infiniment. –
#stance 45.
ma bouche contre ta bouche
ta bouche contre ma bouche
ta bouche contre ma peau
ma bouche contre ta peau
je veux. –
#stance 46.
à Marseille
la mer est toujours trop loin
pour ceux dont les étoiles sont ternes
et pourtant à portée de lèvres. –
#stance 47.
j’irai cracher
dans ta bouche. –
#stance 48.
tu cuisines comme tu fais l’amour
légère précise surannée
tes gestes s’élancent parmi le ciel
une prière faîte aux étoiles. –
#stance 49.
la façon dont tu tortilles
ta mèche de cheveux
entre les doigts et dont tu te
pinces les lèvres quand tu lis. –
#stance 50.
tu lisais tout le temps
à la fenêtre tout en fumant le matin
tôt quand je dormais encore tard
dans la nuit après l’amour tout le temps. –
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